El hadji Malick Sy a eu une vie familiale riche et diversifiée. Il a été marié à quatre femmes différentes, chacune ayant contribué à sa vie et à son héritage de manière unique.
Avec Sokhna Rokhaya Ndiaye, ils ont eu six enfants : Sokhna Fat Sy, Sidy Ahmed Sy, Serigne Babacar Sy, Sokhna Astou Sy, Sokhna Khady Sy, et Sokhna Zeynabou Sy qui est décédée à un jeune âge.
Avec Sokhna Safietou Niang, ils ont eu huit enfants : Sokhna Fat Sy, Sokhna Assietou Sy, Sokhna Oumou Kalssoum Sy, Sokhna Rokhaya Sy, El Hadj Mansour Sy, Sokhna Nafissatou Sy, Al Hadj Abdoul Aziz Sy, et El Hadj Habib Sy.
Avec Sokhna Yacine Dieng, ils ont eu cinq enfants : Oumou Khairy Sy (Yassine), Seydi Outhmane Sy (décédé à Taiba), Zeynabou Sy, Aïda Sy, et Cheikh Tidiane Sy (décédé à Saint-Louis).
Il était également marié à Sokhna Anta Sall Gueye, bien qu’ils n’aient pas eu d’enfants ensemble.
Né en 1881 à Saint-Louis, Sidy Ahmed SY est le premier fils d’EL Hadji Malick SY issu de sa première épouse Sokhna Rokhaya Ndiaye. Il fit ses humanités auprès de son père.
Sa particularité, il privilégiait la fibre spirituelle. Il avait l’habitude de dire : « Je cherche ce que cherchent tous les disciples chez ce maître, à savoir la bénédiction. »
Guide accompli, il était un modèle de vertus. Il offrait à ses frères toute l’affection dont avait besoin un petit-frère à l’endroit de son grand-frère. Il les adorait, les choyait et leur témoignait un respect et une considération sans mesure.
A l’approche de chaque hivernage, où qu’il puisse se trouver, à Dakar ou à Ndar, il cessait toutes ses activités pour se rendre aux champs du Cheikh, à Diacksaw. Il y restait jusqu’à la fin de l’hivernage, sauf si le Cheikh l’appelait à ses côtés pour un servir.
Très sincère et véridique, il ne se gênait point pour quelque prétexte que ce soit de dire la vérité. Il témoignait à tous les croyants et particulièrement les pensionnaires de l’université populaire de son père un amour sincère.
Sur le plan spirituel, il était un soufi rompu à la tâche, un initié accompli aux sciences mystiques soufies. Il était un ami de Dieu (Al waliy). Il prédisait beaucoup de choses qui se révélaient justes.
Et parmi les merveilles d’EL Hadji Malick SY figure celle-ci : lorsque Sidy Ahmed SY fut engagé dans l’armée coloniale française, certains grands disciples et notabilités étaient partis voir le gouverneur pour négocier sa indisponibilité sous prétexte que son père est âgé et très malade, et que ses frères n’étaient pas encore majeurs.
Lorsque le maître fut au courant de ces négociations, il accepta avec une seule condition : « Que tous les disciples engagés soient épargnés ! Pas question de sortir Ahmed au détriment des autres. Ils sont tous mes fils et sous ma responsabilité. » Une requête catégoriquement rejetée par les français.
Ainsi, EL Hadji Malick SY fit preuve d’un rare sacrifice en laissant son fils partir affronter son destin, celui de la mort. Il alla l’affronter en Grèce lors de la première guerre mondiale 1914 – 1918. Il tomba, l’arme à la main, au champ d’honneur en 1916, à Salonique, à l’âge de 35 ans.
Professeur à la Zâwiya de Ndar, calligraphe, homme de sciences et de belles- lettres, particulièrement versé dans les sciences juridiques et grammaticales, Sidy Ahmed SY a laissé derrière lui un recueil de poèmes savamment écrite, un commentaire de la Burda de Muhammad Busîrî et une copie manuscrite de la partie inférieure du Saint Coran écrite de sa propre main.
Né à Saint-Louis, en 1885, Khalifa Ababacar SY est le deuxième fils d’EL Hadji Malick SY et de Sokhna Rokhaya Ndiaye. Il fit ses études coraniques auprès de Mor Khoudia SY à Keur Yoro Sadio près de Tivaouane, après que son père l’initia en premier aux caractères du Livre Saint.
Très doué, il mémorisa le Coran intelligiblement. Aussitôt après, il fut initié à la confrérie Tidiane par son père et, immédiatement, il se mit à étudier les sciences islamiques sous la direction de ce dernier.
Khalifa Ababacar SY se distingua par son caractère studieux. Il ne tardera pas à dévoiler ses dispositions intellectuelles inédites. Précocement doué, il pénétra les mystères des différentes matières enseignées à l’époque.
Lorsqu’il acquit une solide formation et une large culture générale, il se mit à la disposition de son père en tant que secrétaire particulier et envoyé spécial.
D’ailleurs, c’était à lui que ce dernier confia les travaux de la rénovation de la Zâwiya de Saint-Louis. Il lui succéda en 1922 et devint le premier Khalife de son père à la tête de la confrérie tidiane.
Cet ordre soufi auquel il appartenait, doit son foisonnement et son épanouissement sur l’étendue du terroir à ses efforts. Il trouvait en lui un rempart solide face aux multiples tentatives de travail de sape ou de dénigrement.
Khalifa Ababacar SY fut le fondateur en 1927 du premier dâ-ira dénommé « Dâ-iratul Kirâm » qui donnera naissance à beaucoup de dawâ-ir. Ce sont des associations culturelles et religieuses dans lesquelles se forment les disciples de la confrérie. Dâ-iratul Kirâm reste un modèle de socialisation religieuse et confrérique, développant entre autres les valeurs que sont : la fidélité à l’engagement, la vérité dans l’action, la confiance en soi, le travail et la reconnaissance. En 1930, il organisa la première Ziyâra générale.
En 1940, Khalifa Ababcar décida d’effectuer les premières rénovations à la grande mosquée de Tivaouane. Il confia ce travail à ses frères Mouhamadou Mansour SY, EL Hadji Abdoul Aziz SY et Mouhamadou Habib SY, en compagnie de Thierno Seydou Nourou Tall, disciple et homme de confiance du grand maître EL Hadji Malick SY.
Côté relation extérieure, il était un homme d’ouverture et de bonté. Il entretenait des relations d’amitié, de fraternité et de cordialité avec toutes les familles religieuses et l’administration coloniale qui trouvait en lui l’exemple de son père.
L’histoire retiendra toujours sa participation indélébile à la victoire de la France sur l’Allemagne. En effet, selon Mohamed Bachir Kounta, face aux souffrances de la guerre contre les allemands, la France sollicita du khalife général des prières pour sa victoire sur son ennemi juré. Il raconte :
« Khalifa Ababcar SY dans une retraite spirituelle spéciale composa une forte et émouvante oraison. L’objectif de cette invocation de haute portée mystico-poétique était la fin du conflit et la défection de l’idéologie nazie… Hitler et le nazisme connurent alors une défaite historique. La France exprima toute sa reconnaissance en le faisant commandeur de la légion d’honneur. »
Et bien plus tard, sur instruction de la République française, le gouverneur général de l’Afrique occidentale française en l’occurrence Bernard Cornut-Gentil, en présence du colonel Idrissa Fall, reçut le Khalife en audience un après-midi pour le féliciter. Il lui demanda de soumettre ses besoins afin qu’ils soient satisfaits. Guide au-dessus de la vanité de la réussite et du succès, il répondit :
« Je n’ai qu’un seul désir, c’est de voir cette audience prendre fin avant l’heure de la prière. »
Néanmoins, il fut élevé au grade de « Chevalier de l’étoile noire du bénin ». Le gouverneur :
« J’ai l’honneur de faire parvenir ci-joint, le brevet de l’Etoile Noire du Bénin à Monsieur SY Babacar, marabout à Tivaouane, avec prière de bien vouloir lui présenter les félicitations de Monsieur le haut- commissaire de la république de l’AOF et celles de Monsieur le gouverneur du Sénégal. » Correspondance datée du 26/01/1949 à Saint-Louis.
Son parcours hors norme le prédestinait à une carrière d’enseignant. A la Zâwiya de Tivaouane, il donnait aux disciples des cours sur toutes les matières avec une clarté et une pédagogie fondée sur le savoir, l’observation et l’expérimentation.
Il échangeait avec eux sur toutes les questions, quelle que soit la nature de la matière : jurisprudence, grammaire, logique, lexicologie, sémantique, exégèse, métrique, soufisme, biographie prophétique, etc.
Khalifa Ababacar SY fut un océan du savoir. Il maitrisait parfaitement la langue arabe et française. Tous les principes qu’il défendait jaillissent d’une œuvre savamment écrite dans une langue arabe très classique, qui traite des questions sociales, spirituelles, civiques, économiques, anthropologiques ou philosophiques dont la profondeur n’a d’égale que l’actualité des idées défendues.
Il fut rappelé à Dieu le 25 mars 1957 à Tivaouane et inhumé dans sa mosquée. Sa prière mortuaire fut dirigée par Mame Mbacké SY.
Né à Tivaouane, en 1900, Mouhamadou Mansour SY est le premier fils de Sokhna Safietou Niang. Il fit ses premiers pas dans les études coraniques auprès de son père puis auprès de Cheikh Saer Gueye. Plus tard, il retourna chez son père qui s’occupa personnellement et définitivement de son instruction au sens large du terme. Il resta à ses côtés jusqu’à l’accomplissement de ses études couronnées par un succès retentissant. Déjà, à l’âge de sept à huit ans, il commençait à répondre aux lettres écrites à son père.
Soufi, Mouhamadou Mansour SY a beaucoup œuvré pour le rayonnement de l’enseignement et de l’éducation islamique sous la direction de son frère Khalifa Ababacar SY qu’il épaulait dans sa noble mission. Il avait créé beaucoup de dâras à Thiés, Tivaouane et environs.
Il était un modèle de vertus accomplies. Il était prévenant, courtois, accueillant et patient face aux épreuves de la vie.
D’une dignité exemplaire, il gagnait sa vie à la sueur de son front. Grand agriculteur, il gardait une attache si particulière à la terre. Il disposait de beaucoup de champs dont ceux de Tivaouane, Keur Pathé Khéwé et Keur Massamba Souna. Il était aussi propriétaire de beaucoup de biens immobiliers.
De ses activités prospères, Mouhamadou Mansour SY effectua le pèlerinage à la Mecque et devint « EL Hadji » en 1944. Il était officiellement le délégué général des pèlerins.
Quatre ans après son retour de la Mecque, il fut récompensé de ses services comme ses prières pour l’arrêt immédiat de la guerre 1939 – 1945 et reçut à titre honorifique de l’administration coloniale en 1948 « la cravache d’officier de la Légion d’honneur ».
Cette vitalité indéfectible qui l’animait jusqu’à le pousser à l’attachement indéfectible à la terre lui avait valu une autre distinction honorifique « ordre du mérite agricole » en 1949.
Sa vie fut marquée par l’ascétisme et la frugalité. Il fut également enseignant à la Zâwiya et auteur d’une œuvre littéraire classique et universelle à caractère social, religieux et éducatif dont l’esprit d’analyse n’a d’égale que l’actualité des questions traitées.
Il fut rappelé à Dieu le vendredi 29 Mars 1957 à Tivaouane. II repose aux côtés de son père, trois jours seulement après le décès de Khalifa Babacar SY qu’il n’a pas pu succéder aussi longtemps qu’on le souhaitait.
Fils d’EL Hadji Malick SY et de Sokhna Safiatou Niang, il est le deuxième Khalife général des Tidianes et le fils du maître qui a le plus marqué le quotidien des sénégalais. Il a su en de plusieurs occasions faire entendre sa sagesse intuitive et discursive dans un Sénégal en particulier et dans un monde en général, en proie à des crises sociales, politiques et culturelles.
Investi Khalife de la confrérie Tidiane, EL Hadji Abdoul Aziz SY était très outillé pour conduire efficacement les destinées de cette communauté soufie. Il était parfaitement à la hauteur de sa mission bien redoutée et l’avait remplie avec abnégation et dévouement.
Soufi, il était un guide dont le style de vie était le Coran qu’il épousa avant même sa naissance vu l’environnement dans lequel il vit le jour. Déjà, dès les premières heures qui suivirent sa naissance, son frère Khalifa Ababacar SY rendant visite à son père, le trouva dans la chambre en train de bercer son enfant qui venait de naître avec les vers suivants :
Très engagé, il donna corps et âme à la rénovation de toutes les « Zawâya » construites par son père. C’est ainsi qu’il effectua des travaux dans les différents temples de Dieu qui se trouvent à Dakar, Saint-Louis et Tivaouane.
Vu la place qu’occupe la ville de Tivaouane et le rôle qu’elle joue dans la pérennisation de l’enseignement et l’éducation de l’islam, EL Hadji Abdou Aziz SY voit tout juste que cette ville mérite une nouvelle grande mosquée digne de son nom.
A cet effet, en 1969, il fit un premier appel pour la pose de la première pierre de cette nouvelle grande mosquée. Quelques années après, plus précisément en 1976, il fit un deuxième appel pour lancer les travaux. A cet effet, il créa un comité de suivi des travaux de la nouvelle grande mosquée de Tivaouane confié à son frère Mouhamadou Habib SY.
En 1977, l’architecte Cheikh Ngom et son collègue Mouhamadou Mansour Gueye effectuèrent les études techniques et présentèrent une maquette immédiatement acceptée par le comité. Et en 1979, les travaux démarrèrent puis connurent un arrêt technique plus ou moins longtemps.
Après dix-sept ans d’arrêt, plus précisément en 1996, le Khalife fit un troisième appel pour la reprise des travaux. Il créa un nouveau comité et nomma son homonyme Abdoul Aziz SY Al-Amine comme président de ce comité pour poursuivre les travaux qui s’arrêteront momentanément.
Très, dynamique dans la recherche du gain par la sueur du front, Dabbâgh se donna tous les moyens pour revivifier tous les champs qu’il hérita de son père pour vivre honnêtement. Ce sont, entre autres, les champs de :
Au fil des années, durant la période de son règne, il aménagea ses propres champs pour vivifier l’héritage de son père qui avait fait du travail un pilier fondamental de son action. On peut citer, entre autres, les champs de :
Professeur à la Zâwiya et homme de sciences, de culture et de belles-lettres, Dabbâgh laisse derrière lui une œuvre littéraire éloquemment bien écrite en trois tomes[1] dont la particularité n’a d’égale que le courage qu’il a à vivre toutes les idées qu’il défende dans cette production littéraire de haute référence et de notoriété universelle.
Il fut rappelé à Dieu le 14 septembre1997, à l’hôpital principal de Dakar et inhumé à Tivaouane. Sa prière mortuaire fut dirigée par Cheikh Mountaqa Tall, alors khalife de la famille omarienne.
Né en 1906, à Tivaouane, il est le fils cadet d’EL Hadji Malick SY et de Sokhna Safiatou Niang. Il fit ses études coraniques d’abord auprès de son père, puis auprès de Serigne Saer Gueye et plus tard, chez Mouhamadou Hady Touré et à Saint- Louis.
Apres ses études couronnées par un grand succès, il resta aux ordres de ses frères, dans le cadre strict de la mission de la famille : assurer une meilleure diffusion et transmission de la religion islamique et de la confrérie tidiane, conformément à la stratégie tracée par le fondateur de la Zâwiya de Tivaouane. Obséquieux et déférent, Mouhamadou Habib SY offrit à l’humanité le plus bel exemple de respect du droit d’aînesse.
Dynamique dans la vie active qui lui rapporta beaucoup de gains et d’une générosité légendaire, il offrit à son frère Khalifa Ababacar SY une belle voiture tout en consentant d’être son chauffeur pendant une année. Il en fit de même avec son frère EL Hadji Abdou Aziz SY avec un chauffeur.
Mouhamadou Habib SY fut un grand guide par sa capacité de discernement et un homme probe, respectueux, humble et courtois. Son cœur n’a jamais cessé de se mettre au rythme de la foi. Sa langue n’a jamais cessé de prononcer les noms de Dieu. Il s’éloignait toujours de tout ce qui est suspicieux et erroné. Il ne s’immisçait jamais dans les affaires des autres. Il aimait adorer son Seigneur avec obséquiosité. Son apparence reflétait son intérieur. Il dépensait beaucoup pour l’amour de Dieu, sans présomption aucune.
A l’image de ses frères-maîtres, Mouhamadou Habib est un poète hors-pair. Tous ces traits caractéristiques que nous venons de peindre jaillissent d’une œuvre littéraire très intéressante dont le génie inventif n’a d’égal que l’élégance du style et la beauté de l’expression. Il est rappelé à Dieu en 1992 et inhumé aux côtés de sa mère.
Né en 1931 à Saint-Louis du Sénégal, il est le fils unique d’EL Hadji Mouhamadou Mansour SY et de Sokhna Aminata Seck fille de Daouda Seck fils de Miqdâd Seck. Une famille qui jouit d’une grande considération sur le plan intellectuel et social. Serigne Babacar SY Mansour n’a qu’une seule sœur, Sokhna Fatou SY Mansour.
Il devient le dépositaire des secrets du califat de la confrérie tidiane après le rappel à Dieu de son grand-frère Cheikh Abdoul Aziz SY Al-amine la nuit du jeudi 21 au vendredi 22 septembre 2017.
Serigne Babacar SY Mansour a débuté ses études coraniques auprès de son père, de Serigne Moustapha SY Jamîl et de Cheikh Ndiaye Mabèye auprès de qui il mémorise le Coran à Fass, à Dakar.
Il retourne à Tivaouane pour apprendre les sciences islamiques. C’est ains qu’il apprend chez les maîtres suivants : Serigne Alioune Gueye, Serigne Chaybatou Fall, Serigne Saér Mbaye, Serigne Lamine kébé et Serigne Matar Sall.
Plus tard, il poursuit des études universitaires en Egypte. Après quelques temps, il retourne au pays auprès de son oncle EL Hadji Abdoul Aziz SY alors khalife général de la confrérie tidiane qu’il seconde dans sa noble mission. Serigne Babacar SY Mansour est un lettré et un intellectuel doublé d’une haute culture générale. Il parle l’arabe, le français et l’italien.
Convaincu par sa sincérité, sa franchise, sa discipline, sa rigueur et son intransigeance, EL Hadji Abdoul Aziz SY Dabbâgh lui confie l’intendance de la Zâwiya d’El Hadji Malick SY jusqu’à nos jours. Il a été maître dans cette école où il a enseigné le Coran aux disciples, et parmi eux EL Hadji Malick SY Dabbâgh. Il a été nommé aussi imam des deux fêtes, Tabaski et Korité.
Dans son action de tous les jours, Serigne Babacar SY Mansour s’inscrit toujours dans la logique du Coran et de la Sunna qui entend déterminer le rôle de l’homme dans la société dans laquelle il vit. Pour lui, la religion islamique est essentiellement conçue pour l’unité des communautés, la paix civile, le culte de la citoyenneté et le respect des fondements de la république et de la société.
Serigne Babacar SY Mansour impressionne par son caractère incorruptible. Rien, ni personne ne l’impressionne ou l’ébranle. Il souhaite toujours se conformer aux vertus et valeurs qui forgent la grandeur d’un homme de Dieu. Il fuit les contingences pour se réfugier dans le culte de la vérité et du travail bien fait.
Il a su à sa manière apporter sa pierre à la consolidation de l’action de son grand-père EL Hadji Malick SY, par la vulgarisation et l’exportation des enseignements de l’islam dans le pays et à l’étranger. Chaque année, il voyage en Europe. Très autonome, il prend en charge tous ses déplacements. Il est un homme très discret dans ses avoirs, il possède des domaines agricoles et des biens immobiliers hérités de son père qu’il fait prospérer.
Devenu khalife général des tidianes, il garde toute sa personnalité et vit simplement comme un citoyen normal de la société, sans privilège ni protocole, mais très ferme sur les principes de l’islam et de la république tels que la foi, la bonne gouvernance, l’égalité des êtres humains, la solidarité citoyenne et la justice sociale. Il aime le culte de la vérité et refuse la langue de bois. Il rassure par sa droiture, sa franchise et sa rigueur et par son attachement aux enseignements du Coran et de la Sunna.
Relance des travaux de la grande mosquée de Tivaouane
Très dynamique dans la gestion et la pérennisation du patrimoine d’EL Hadji Malick SY, le 09 novembre 2019, lors des douze premiers jours du mois de Rabî’ Al-awwal qui voit la célébration de la naissance du prophète Mohamed PSL, après la fin de la lecture du Burda, le khalife général des tidianes Serigne Babacar SY Mansour a agréablement surpris tout le monde, de la plus belle des manières, en annonçant la reprise des travaux de la grande mosquée de Tivaouane. « Nous avons discuté avec toutes les parties prenantes et il y a des graines d’espoirs solides pour commencer le travail », avait-il déclaré.
Ainsi, il crée un nouveau comité de suivi des travaux dénommé : JAMÂ’ ATU-N- NÛR AS-SUNNIYYA. Il nomme Mouhamadou Makhtar Cissé président dudit comité divisé en trois commissions.
Pour plus de transparence et d’équité, le khalife a nommé pour chaque commission un membre de la famille « SY » qui accompagne les autres membres. Et enfin, il choisit Serigne Mouhamadou Mansour SY Dabbâgh comme coordonnateur général des travaux du dit-comité.
A cet effet, après avoir discuté avec tous les membres de la famille SY, à leur tête EL Hadj Malick SY Dabbâgh, le khalife a choisi la date du 14 septembre 2020 marquant l’anniversaire du rappel à Dieu d’EL Hadji Abdoul Aziz SY Dabbâgh parce qu’elle est symbolique dans la mémoire collective pour lancer le redémarrage des travaux de finition de la grande mosquée de Tivaouane.
Fermeture des mosquées : une volonté de préserver les vies
Pour comprendre la décision du khalife général des Tidianes Serigne Babacar SY Mansour de surseoir aux événements religieux de la Hadra face à cette pandémie à coronavirus, il faut d’abord faire une rétrospective brève de l’histoire. En effet, l’histoire retiendra toujours les longues souffrances endurées des siècles durant face aux catastrophes sanitaires précédentes dont :
Et le Sénégal, à l’instar des autres pays du monde, a été gravement affecté sur tous les plans, non seulement par les précédents épisodes, mais encore beaucoup plus par celle-là qui est en cours et continue d’occasionner des pertes cruelles inestimables sur la population et dans tous les secteurs vitaux de notre économie privée ou publique. Et plus grave et inquiétant encore, la pandémie sévit dans un pays dont plus de 95% de sa population sont des musulmans. Il y a de quoi s’inquiéter.
Ministre du culte et de la culture qui maîtrisait profondément les sources islamiques, son grand-père, El hadji Malick SY était un juriste doué d’une rare intelligence, d’une extrême sensibilité et d’une haute perception.
Ainsi, avait-il compris que le succès de son action était foncièrement lié à la survie de ces concitoyens. Donc pour lui, sa mission première, c’était de préserver leurs vies en respectant les conditions d’une vie idéale basée sur le savoir et la conscience civique et républicaine.
C’est ainsi qu’en 1919, lorsque la peste est apparue au Sénégal, il mesura toutes les conséquences et écrivit une lettre à ses concitoyens pour les exhorter à respecter les mesures sanitaires et les avis des spécialistes qui connaissent mieux que quiconque les mutations de la maladie.
Et cette attitude responsable doit être selon lui une observance qui ne devrait pas souffrir d’aucune application pour vaincre définitivement l’épidémie, étant donné que nous sommes la forme de vie la plus parfaite par la beauté de la créature et l’exclusivité de la raison. Allah, Le Très Haut dit : « Nous avons certes créé l’homme dans la forme la plus parfaite.[1] »
Conscient de ce stade de perfection, EL Hadji Malick SY croyait fermement, même s’il n’ignorait pas la puissance de la peste, au génie inventif et créatif de l’industrie humaine, pour venir à bout de cette épidémie. Ainsi, tous ses enfants, ses disciples et ses khalifes se sont toujours distingués dans cette dynamique salutaire à chaque fois que pareilles situations se présentent.
Fort de toutes ces considérations et témoin de plusieurs étapes de l’évolution historique du pays, Serigne Babacar SY Mansour ne compte point déroger à l’usage établi par la Charia, la Sunna et le consensus.
Il est un guide et cela a un sens dans le principe. Il fait partie des protecteurs de la tradition religieuse et des valeurs républicaines et citoyennes. Un homme de Dieu multidimensionnel et de surcroît de consensus. Il prend toujours des décisions synoptiques et bien concertées et évite d’agir sous une impulsivité punitive. Il aime fédérer la synergie des compétences et valoriser la combinaison des énergies pour pouvoir disposer d’un résultat discursif et aseptique. Et c’est le sens de la vie, c’est l’objet de sa quête de tous les jours.
Donc, la décision de fermer les mosquées n’a qu’une seule motivation : la préservation des vies contre cette pandémie à coronavirus qui a fini d’imposer sa puissance virale à toutes les grandes puissances économiques et sanitaires.
Il faut rappeler que pour jouir de ses droits et assumer ses obligations, l’homme doit tout faire pour préserver sa santé. Elle est à la fois un droit et un devoir. Donc, on doit la protéger. Dieu nous dit dans Le Coran : « Ne vous jetez pas par vos propres mains dans la destruction ».[2] Pour nous dire que la santé est primordiale, sans elle la première loi fondamentale islamique (iqra) ne s’appliquera pas de sitôt.
Voilà Serigne Babacar SY Mansour sur le chemin qui mène vers le salut et l’agrément de Dieu sans tambour ni trompette. Un chemin rimé et rythmé aux sonorités des vertus intrinsèques qui forgent le caractère d’un bon musulman.
[1] At-tîn, 04.
[2] Al Baqara, 195.
Né à Tivaouane, au Sénégal, en 1942, EL Hadji Malick SY est le fils ainé de fait d’EL Hadji Abdoul Aziz SY Dabbâgh et de Sokhna Tabara GAYE. Il débute ses études coraniques auprès de grands maîtres comme :
Puis, il commence ses humanités dans les sciences islamiques. Ainsi, il apprend chez les maîtres suivants :
Plus tard, il poursuit ses études supérieures en Arabie-Saoudite 1962-1965, puis il part en Egypte où il obtient son baccalauréat en 1967. Puis, il s’inscrit à l’université Al-Azhar, à la faculté des sciences islamiques et juridiques où il est diplômé en 1973.
C’est ainsi qu’il retourne au pays auprès de son père EL Hadji Abdoul Aziz SY alors khalife général de la confrérie tidiane qu’il seconde dans sa noble mission, celle d’éducation, enseignement et instruction.
Brillant universitaire à la science pure et au cœur purifié, EL Hadji Malick SY est l’un des intellectuels arabes les plus brillants au Sénégal qui se distingue par sa grande maitrise des sciences religieuses, sa perception du Livre d’Allah, sa culture générale et la clairvoyance de ses analyses qui insuffle à l’entendement humain une nouvelle dimension dans la compréhension lucide des textes islamiques.
Il a été enseignant en langue arabe au lycée John. F. Kennedy de Dakar de 1974 à 1976 et chercheur au bureau d’orientation de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar (U.C.A.D).
EL Hadji Malick SY Dabbâgh a travaillé avec la maison de la finance islamique (Dâr Al-mâl Al-islamî) comme membre dans le corps de contrôle islamique. Son siège se trouve à Genève. Parmi ses collègues, membres de cette maison, on peut citer, entre autres :
A la fin de chaque année, les membres organisent une assemblée générale, soit à Londres ou à Istanbul ou à Islamabad, pour faire le bilan de leurs activités.
Parallèlement à ses activités professionnelles, il effectue beaucoup de missions que son père lui confie. Il participe à de grandes conférences et sommets islamiques dans le monde arabe et dans les pays islamiques.
Homme de vertus et de son temps, très écouté et toujours au-devant de ce qu’il ordonne. Dans ses sorties très courues, il ordonne le bien et interdit le mal dans le seul but de rappeler aux hommes les multiples relations qui les lient au Seigneur, à la société et à la nature.
Très engagé dans la préservation des valeurs qui fondent la république, il lutte toujours pour que le monde en général et le Sénégal en particulier soit un creuset de stabilité et d’harmonie, une espace de dialogue sincère, d’expression libre et de fidélité dans l’action dans le respect des valeurs religieuses et républicaines où chacun peut parvenir à ses fins.
Appelé affectueusement Serigne Maodo, il a très tôt embrassé la confrérie tidiane, à l’âge de 16 ans, par l’intermédiaire de son oncle Mouhamadou Habib SY.
Ainsi, vit Serigne Maodo. Il s’attache à la voie tracée par son grand-père et est très engagé dans la promotion de la paix et de la concorde entre les musulmans et particulièrement entre les familles religieuses de ce pays. Il s’érige toujours en barrière contre le comportement d’individus qui se servent des confréries soufies pour semer la haine et le désordre dans les rangs des musulmans. Il avertit ces chicaneurs qui ont créé mille et une anicroches à la pratique religieuse :
Pour confirmer son attachement à ses valeurs qu’il adore tant, il a maintes fois effectué des visites de courtoisies à Touba, Léona Niassène, Medina Baye, Mbour, Louga, Thianaba, Thiès, Ndiassâne, Fouta, Medina Gounass, Yoff, etc.
Homme de lettres et poète fécond, EL Hadji Malick SY Dabbâgh a sous sa signature, une œuvre littéraire très riche par la qualité des principes défendus. Malheureusement toujours sous forma manuscrite. Il est aussi signataire de beaucoup de préfaces, de dédicaces et de discours publiés et d’articles scientifiques dans les revues arabes nationales et internationales.
C’est dans ces poèmes tous éloquents qu’on trouve le caractère sérieux et sublime de la poésie didactique et vertueuse qui émane d’un cœur à l’état pur
[1] Sur une question religieuse.
Né en 1945 à Dakar, la capitale du Sénégal, Serigne Babacar SY est le fils d’EL Hadji Abdoul Aziz SY Dabbâgh et de Sokhna Khady Ndiaye. Il débute ses études coraniques d’abord auprès de son père, puis à Thilogne, au Fouta, chez le maître Thierno Abdou Khadre LY. Il y passe onze longues années et mémorise intelligiblement le Saint Coran.
Puis, il revient à Tivaouane et commence ses humanités dans les sciences arabo-islamiques. Ainsi, il apprend chez des maîtres dont nous citons parmi eux Serigne Lamine Kébé et EL Hadji Malick Kébé.
Plus tard, il poursuit ses études supérieures à l’université Quarawiyîne à Fez au Maroc. Un cursus universitaire qu’il ne terminera pas. En effet, c’est lui, en 1985 – 86, lors d’une vacance d’été, sur instruction et demande de son père, qui a accepté d’écourter ses études et être porté à la tête de la direction de la Zâwiya de son grand-père qui, depuis lors, offre à des milliers d’enfants une instruction complète.
Serigne Babacar SY Abdou a donné à cette Zâwiya multidimensionnelle un souffle nouveau. Elle constitue aujourd’hui un véritable centre d’excellence polyvalent dans la mémorisation du Saint Coran, l’enseignement religieux, l’éducation islamique, le suivi multiforme et permanent des apprenants, le traitement des besoins et conflits socioculturels, la formation des imams et l’intendance des lieux sacrés.
Brillant maitre à la science pure et à la sagesse inspirée, Serigne Babacar SY Abdou est l’un des conférenciers et animateurs religieux les plus écoutés de ces trois dernières décennies. Il se distingue par sa grande maitrise du Coran, des Hadiths prophétiques et des sciences religieuses soufies. La clairvoyance de ses analyses sur la pratique religieuse continue d’insuffler à la compréhension humaine une nouvelle dimension dans ses rapports avec Dieu et Ses orientations.
Il est une référence pour la communauté, un interlocuteur fort attentif auprès des siens et un défenseur acharné de la liberté religieuse, de la justice sociale et de la cohésion nationale. Il envisage la vertu (Jikko) comme le but ultime de tout serviteur. La tranquillité de l’âme dépend de sa capacité de s’éloigner des vices afin de tendre vers cet idéal.
C’est sur ce principe moraliste et vertueux que Serigne Babacar SY Abdoul Aziz s’illustre toujours et de fort belle manière à inviter les musulmans à se parer de valeurs cardinales et intrinsèques.
Né à Louga le 16 juin 1916, Seydi Jamîl est le fils aîné de Khalifa Ababacar SY et de Sokhna Oumou Khayri Sall. Dis donc le petit-fils d’EL Hadji Malick SY et d’EL Hadji Malick Sall de Louga qui tous les deux l’ont béni le jour de son baptême. Quelle chance ! Quel privilège ! Mais aussi quelle responsabilité que celle de Jamîl qui avait un double héritage à préserver ! Il a eu un destin exceptionnel. Il ne pouvait en être autrement. Les bonnes graines poussent merveilleusement avec la grâce du Seigneur.
Serigne Moustapha fit ses humanités auprès de son père et des grands maîtres formés par son grand-père. Plus tard, il fera sa formation spirituelle auprès de son oncle paternel Mouhamadou Mansour SY Malick. Une formation accomplie qui lui conféra une spiritualité épanouie et une droiture rigoureuse dans la pratique culturelle et la conduite sociale. Somme toute, elle fit de lui un modèle achevé de simplicité, d’effacement, d’aménité, de conformité, de liberté et de responsabilité.
Il s’installa à Dakar, précisément à Fass sous ordre de son père pour perpétuer l’héritage de son grand-père par l’enseignement et l’éducation des fidèles. Il axait toujours son discours sur les droits et devoirs du musulman, les principes fondamentaux de la confrérie Tijân, les vertus de la citoyenneté et la philosophie des Dâ’iras créés par son illustre père Serigne Babacar SY.
Tout chez Mouhamadou Moustapha était séduisant de fait : belle voix et beauté physique, morale et spirituelle. Voilà pourquoi EL Hadji Abdou Aziz SY Dabbâgh le surnomma JAMÎl.
Dans la capitale, Seydi Jamîl imposa sa personnalité et son style de vie réceptif aux mutations de la société sénégalaise et les exigences de l’heure. Au fil du temps, il créa l’union des Dâ’iras tidianes avec un bureau fédéral qui s’occupe des problèmes des disciples.
Avec rigueur et souplesse et à travers diverses tribunes, il s’adressait à ses condisciples qui le suivaient partout. Il leur enseignait plus profondément le sens d’être un disciple. Il leur montrait que c’était plus que de le suivre, que d’avoir sa compagnie ou d’écouter ses leçons de sagesse. Être disciple pour lui exige beaucoup d’éléments, à savoir entre autres :
Sidy Jamîl émondait régulièrement les disciples tijâns par ces enseignements pleins de sagesse et de vitalité pour éliminer l’état d’animalité qui gravite autour de leur condition humaine.
Il était très proche de ses oncles EL Hadji Abdoul Aziz SY Dabbâgh et Mouhamadou Habib SY Malick autant qu’il était très lié à ses tantes et aux disciples des premières heures.
Il couvait ses frères et sœurs de tout son amour et de toute son affection et entretenait particulièrement de bonnes relations avec Mouhamadou Mansour SY Borôm Dâraji qui, à travers des poèmes dédiés à son honneur, chantait la noblesse de son caractère, la perfection de son humanisme et l’exemplarité de son parcours hors du commun qui firent de lui un guide accompli, digne de foi et de confiance.
Après une vie vertueusement remplie, Sidy Jamîl fut rappelé à Dieu le 08 Décembre 1993 dans la capitale sénégalaise et inhumé à Fass.
Petit-fils d’EL Hadj Malick SY, Abdou Aziz SY est né le 1er janvier 1928 à Tivaouane, de Khalifa Ababacar SY et de Sokhna Astou Kane. Il devient khalife de la confrérie tidiane après le rappel à Dieu de son grand-frère Cheikh Ahmed Tidiane SY le 15 mars 2017 à Dakar.
Eduqué par son père et formé par les grands savants et maîtres de l’université populaire de son grand-père. Al-amîne mémorisa le Coran chez Serigne Mama Lô et entama les sciences islamiques avec son frère, Cheikh Ahmeth Tidiane SY puis avec d’autres maîtres comme Serigne Alioune Gueye et Serigne Chaybatou Fall. Il se révéla très tôt dynamique et entreprenant. Déjà à l’âge de 16 ans, il devient le secrétaire particulier de son père et l’intendant de la famille et de la hadra tidiane.
Abdou Aziz SY Al-amine fut un guide très généreux dans l’effort intellectuel et très dynamique dans la perpétuation de l’action tracée par EL Hadji Malick SY. Il fut membre et fondateur de beaucoup d’associations islamiques et revues culturelles nationales et internationales, rédigea beaucoup d’articles scientifiques et correspondances sur l’islam, le soufisme et la politique et anima d’innombrables conférences religieuses pour le rayonnement de la culture islamique et de l’idéologie tidiane. Il a été tour au tour de fait :
« Sa disparition me conte l’histoire d’une vie vertueuse, une vie de devoir accompli avec la foi d’un prophète et l’enthousiasme d’un converti. » Ainsi en parle le professeur Abdoul Aziz Kébé, son homonyme.
Face aux exigences du temps et la nécessité de donner un souffle nouveau à l’enseignement et l’éducation islamique et la vulgarisation du patrimoine intellectuel de son grand-père, le successeur de Serigne Cheikh a construit un institut islamique d’étude et de recherche scientifique, baptisé EL Hadji Malick SY. Inauguré en 2006 par le ministre Moustapha Sourang et géré par un comité pédagogique, l’institut dispense un enseignement général adapté au programme du ministère de l’éducation national et des écoles arabo-islamiques.
Par ce joyau, Al-amine vient de régler un problème très épineux des apprenants qui évoluent dans les dâras et qui n’ont pas la chance d’accéder à la formation académique. Grâce à cet institut, ils peuvent poursuivre leurs études dans les universités du pays ou à l’étranger par l’octroi de bourses d’études.
Il a beaucoup œuvré dans la formation des disciples et imams des familles religieuses du Sénégal au royaume du Maroc dans le cadre de la fondation de Mouhamed VI qui évolue dans l’enseignement, l’éducation, la formation et la solidarité islamiques.
Abdoul Aziz SY Al-amîne est l’auteur de beaucoup de productions scientifiques, dont :
La richesse et la variété des thèmes de son œuvre écrite n’ont d’égale que la rectitude et la clairvoyance des orientations puisées des sources islamiques et de la sagesse soufie.
Il fut rappelé à Dieu la nuit du jeudi 21 au vendredi 22 septembre 2017. Sa prière mortuaire fut dirigée par le khalife Serigne Babacar SY Mansour qui lui succède.
Petit-fils d’El Hadj Malick SY, Serigne Mansour est né le 15 Août 1925 à Tivaouane, de Khalifa Ababacar SY et de Sokhna Aissatou Seck. Il accéda au titre de khalife de la confrérie tidiane après le rappel à Dieu de son oncle paternel EL Hadj Abdoul Aziz SY le 14 septembre 1997.
Après ses études auprès de son père et de ces maîtres suivants: Serigne Alioune Gueye, Serigne Chaybatou Fall, Serigne Birane Sarr, Serigne Makhtar Sall, Serigne Yousou Nguenène et Serigne Mouhamadou Lamine Kébé, Serigne Mansour SY Borôm Dâraji se distingua par sa grande érudition légendaire, son éloquence, sa maitrise parfaite des sciences religieuses, linguistiques, juridiques et panégyriques et, particulièrement, par sa capacité de
(les fondements du droit islamique) mémorisation de la production intellectuelle de son grand-père. Et ceci faisait dire à EL Hadji Abdoul Aziz SY Dabbâgh :
« Si, par épreuve divine, toute l’œuvre intellectuelle d’EL Hadji Malick SY était brûlée, Serigne Mansour pourrait la réécrire intégralement. »
Serigne Mansour SY Borôm Dâraji était très dynamique dans la vie active. Il possédait beaucoup de domaines agricoles et de biens immobiliers presque partout dans le Sénégal.
Professeur très engagé dans l’enseignement et l’éducation, il a formé des centaines de savants, maîtres et imams et a implanté beaucoup d’écoles coraniques dans le pays. Il a géré pendant plus d’une trentaine d’années le dâra de son père où il enseignait du matin au soir.
Mouhamadou Mansour SY Borôm Dâraji est auteur et poète inspiré et engagé dans la défense des enseignements de l’islam et du prophète Mohamed PSL. L’on se rappelle toujours son poème (Tabbat Yadâhum / Que périssent vos mains) qu’il a rédigé contre les caricaturistes du messager d’Allah PSL.
Il laisse derrière lui une œuvre littéraire très riche et variée non encore publiée. Quoique toujours sous forma manuscrite, elle a fait l’objet d’articles scientifiques, de mémoires et de thèses au moins, de la part de ses disciples ayant continué leurs études dans les universités françaises et arabes. Parmi ses œuvres, on peut citer entre autres :
Serigne Mansour fut rappelé à Dieu la nuit du 08 au 09 Décembre 2012 en France et inhumé à Tivaouane, dans l’enceinte de sa maison. Sa prière mortuaire fut dirigée par Thierno Bachir Tall de Louga, Khalife de la famille omarienne.
Petit-fils d’EL Hadj Malick SY, Cheikh. Ahmed Tidiane SY est né le 29 décembre 1925 à Saint-Louis du Sénégal, de Khalifa Ababacar SY et de Sokhna Astou Kane. Il devient le dépositaire des secrets de la khilâfat de la confrérie tidiane après le rappel à Dieu de son grand-frère Mouhamadou Mansour SY le 08 décembre 2012.
Ayant grandi aux côtés des grands disciples de son grand-père et abreuvé à leur source, Serigne Cheikh se révéla très tôt extrêmement doué. Il maitrisa le Coran et termina à 14 ans le cycle secondaire des études islamiques.
Il publia à 16 ans son premier ouvrage intitulé « les vices des marabouts ». A 20 ans déjà, l’administration coloniale constata ses capacités intellectuelles et organisationnelles, comme l’attesta ce rapport secret n° 42 du chef de la subdivision de Tivaouane daté du 28 juin 1950 et adressé au commandant de cercle de Thiès intitulé : Propagande islamique. Le rapport stipulait
« (…) Agé d’une vingtaine d’années, ce n’est pas le fils ainé de Babacar SY, mais il semble bien en être le favori en même temps le plus doué (…) étudiant épris de culture tout en étant quelque peu teinté d’occidentalisme (…) Il semble jouir d’un grand prestige aux yeux des jeunes musulmans. Il nous laisse au demeurant l’impression d’être intelligent et digne de jouer un rôle qui sera vraisemblablement sien dans un avenir (…)[1] »
C’était ainsi qu’il grandissait pour devenir un grand écrivain, poète et conférencier, pérennisant par principe et dynamisme l’héritage intellectuel d’EL Hadji Malick SY. Il était connu par ses conférences très courues dont la sagesse des idées décortiquait les phénomènes socioculturels et politico-religieux.
Guide religieux ouvert et très actif, il marqua son temps par des engagements politiques, économiques, sociaux, religieux et culturels.
Pièce maîtresse et essentielle de la Hadra Mâlikite de Tivaouane, homme de culture et de rupture qui, par un seul coup d’œil par-dessus la mêlée, savait remettre les pendules à l’heure, Serigne Cheikh pouvait à tout moment créer des surprises infiniment agréables, et c’est ce qu’il fit lors du mawlid de l’année 2013, alors khalife général des tidianes, il eut le coup de génie de réconcilier la famill « SY » une nuit de gamou. Un geste fort symbolique.
Cheikh A. T. SY laisse derrière lui une œuvre littéraire savamment bien écrite qui portent les empreintes d’un sociologue, psychologue, juriste, philosophe et politique dont la pertinence des points de vue partagés n’ont d’égale que la profondeur de leur étude. On peut citer entre autres :
Il fut rappelé à Dieu le 15 Mars 2017 à Dakar et inhumé à Tivaouane. Sa prière mortuaire fut dirigée par le porte-parole de la famille Abdoul Aziz SY Al-amine qui lui succéda.
[1] Cf. ATOUMANE NDIAYE DOUMBIA, Tivaouane en images, essai sur l’histoire de la ville depuis 1886, p. 45.
Né à Tivaouane le 16 Mars 1941, il est le fils cadet de Khalifa Ababacar SY et de Sokhna Astou Kane et l’homonyme d’EL Hadji Malick SY. Il a laissé derrière lui des contributions significatives à la société des hommes.
Il a fait ses humanités, il ne pouvait en être autrement, entre son père Khalifa Ababacar SY et ses deux frères Serigne Mansour et Serigne Cheikh. C’est son père qui l’initia aux arcanes de la voie tijâne et par son coaching spirituel, il accéda très jeune à l’ouverture mystique. Lui-même disait souvent qu’il voyait son défunt père à l’état de veille, plusieurs fois par jour. Il ne pouvait en être autrement pour ce fils choyé et couvé d’un amour sans limites par un père qui lui avait donné le nom de celui qu’il aimait beaucoup, EL Hadji Malick SY, mais également par ses oncles qui le gâtaient en libéralités.
Ce qui frappait en premier lorsque l’on regardait Serigne Papa Malick SY, c’était cette beauté naturelle, cette élégance sans fioriture, cette sorte de jeunesse éternelle, à presque quatre-vingts ans. L’ex-porte-parole de la famille d’EL Hadji Malick SY semblait respirer la santé, au point que son décès en a surpris plus d’un. Bien sûr que le trépas survient toujours par surprise mais l’on pensait avoir un long bail encore avec lui, hélas le Décret divin en a disposé ainsi. Nous sommes à Dieu et c’est à Lui que nous retournons.
Fidèle disciple de Cheikh Ahmet Tidiane SY, il devint la voix distincte de son maître. Il lui ressemblait en maints points de vue. Comme lui, il était un orfèvre du verbe, ses communications d’une érudition impressionnante et d’une ambition totale apaisaient et ses prises de position politique et sociale libres et assumées jusqu’au bout. Ses gestes étaient aussi élégants que son port, ses mots étaient choisis, sélectionnés, il était en quelque sorte d’un précieux raffinement.
Papa Malick avait faim de tout. Il était un guide aguerri doté de connaissances très étendues, variées et approfondies Laissez-vous porter par le récit de sa vie, mêlée intrinsèquement à son œuvre très diverse ainsi qu’aux événements historiques desquels il fut contemporain.
En effet, lorsque l’on avait l’habitude de l’écouter, l’on ne manquait de noter et sans doute d’être impressionné par le type de socialisation qu’il a connue, rien de plus normal il est vrai, pour un disciple de Serigne Cheikh. Il était tellement ouvert d’esprit et, était-ce le secret de son éternelle jeunesse ?
L’on apprenait donc qu’il avait une jeunesse engagée, dans les mouvements associatifs comme dans les cercles politiques gauchisants d’alors. On l’a entendu évoquer ses accointances, mieux son militantisme dans le P.A.I de Majmouth DIOP d’alors, ses rêves de révolutions guévaristes et citer quelques compagnons connus pour ce même idéal dont feu Charles GUEYE, le président Sékou TOURE, qui lui fit l’honneur de l’inviter à une rencontre du comité central duP.D.G (parti démocratique Guinéen).
Ce parcours lui avait assuré une estimable expérience de la chose politique. Plus récemment, au début des années 90, il a fait la prison, sous le régime du président Abdou DIOUF, aux côtés de leaders connus de l’opposition d’alors, dont le plus célèbre reste maître Abdoulaye WADE. Lorsqu’il lui arrivait d’en parler, c’était sans acrimonie. L’engagement militant est certes une preuve de générosité mais aussi de courage. En fait de courage, il avait celui de l’opinion. Pour dire ce qu’il pensait foncièrement, il ne se souciait guère de l’opinion publique, il l’avait assassinée, l’opinion publique.
Après être resté longtemps à l‘ombre comme son mentor, il ne s’est découvert aux jeunes générations de la Hadra qu’au gamou 2013, lorsque Serigne Cheikh, alors khalife général des tidianes eut le coup de génie de réconcilier la famille une nuit de gamou.
Depuis lors, se révéla sa complicité ancienne avec le khalife Serigne Babacar SY Mansour. Et à chacune de leur apparition publique ensemble, les disciples de la Hadra étaient rassurés par ce courant de considération et d’amour réciproques qui passait entre ces deux personnalités emblématiques.
S’il y a quelque chose qui nous manque à nous disciples, c’est aussi ces images de complicité, quand nos maîtres se chambraient en public, mettant du baume dans les cœurs des fidèles. Papa Malick savait plaire.
Apôtre du dialogue islamo-chrétien, il avait des relations privilégiées avec les chrétiens. Il participait à leurs fêtes et festivités culturelles. L’on a toujours en mémoire son déplacement à l’église des Martyrs de l’Ouganda, à Dakar, le 19 décembre 2019, pour présenter ses condoléances après le rappel à Dieu d’un de ses amis chrétiens.
Suivant les traces de son maître, Papa Malick SY, homme respecté par ses paires, convoité par les leaders d’opinions et écouté par les disciples, traitait tout le monde avec considération et admiration. Il a su imposer à tous un discours transcendant toutes les sensibilités confondues, un discours universel tout simplement.
Il entretenait de bonne relation avec toutes les couches de la population sénégalaise. Partout il imposait le respect et l’équité car il ne transigeait pas avec les principes de la justice et de la paix sociales et encore moins avec la cohésion des confréries et des religions. En tant qu’homme d’esprit universel, il a révolutionné la bonne cohabitation.
Le fils cadet de khalifa Ababacar SY est rappelé à Dieu le 25 juin 2020 à Dakar et inhumé à Tivaouane auprès de son maître. Sa prière mortuaire fut dirigée par Serigne Babacar SY Abdoul Aziz. Que le Seigneur ne cesse de leur pourvoir de son agrément.
Tout laisse croire qu’il ne tombera pas dans l’oubli, ce qu’il craignait le plus, disait-il, plus que la mort. « Ce n’est pas mort qui vainc la vie mais vie qui vainc la mort, elle ne peut tenir contre elle[1]. » Et Papa Malick n’a laissé derrière lui qu’une vie remplie et accomplie.
[1] Paul Claudel, Cinq Grandes Odes.
Né en 1952 à Tivaouane, Mouhamadou Moustapha SY est le fils de Cheikh Ahmed Tidiane SY et de Sokhna Safiétou Déme. Il est le responsable morale de Dâ-iratul Mustarchdîna Wal Mustarchidâti.
Il a fait toutes ses humanités à Tivaouane dans le dâra de son grand-père Khalifa Ababacar SY. Après une formation assumée, il commence à enseigner les sciences islamiques et fait ses premiers pas dans les associations islamiques et culturelles de la ville sainte. Il a su trouver en son père un guide spirituel, un homme de Dieu, une référence sure et un politique averti.
En citoyen déterminé, imbu des valeurs religieuses, sociales et spirituelles, Serigne Moustapha est dans tous les fronts pour libérer les consciences, lutter contre l’ignorance galopante et inquiétante, instaurer la justice sociale et pérenniser les acquis démocratiques par une vision éclairée et prospère.
Aussi, est-il que son engagement politique est le prolongement de son engagement en faveur de la population par la mise en place des programmes de communication, de sensibilisation, de formation religieuse et citoyenne, d’alphabétisation, d’entreprenariat et d’investissement humain.
L’université du ramadan, la Dâ-ira et la chaine de télévision Mourchid TV sont, entre autres, des exemples de réussite dans ses efforts de vulgariser l’œuvre universelle du patriarche. Il a fait éclore des génies dans tous les domaines de la vie active qui continuent de pérenniser l’héritage culturel et intellectuel du grand maître de tous les temps EL Hadji Malick SY.
Né en 1947 à Saint-Louis du Sénégal, Serigne Mansour SY Jamîl est le fils de Mouhamadou Moustapha SY Jamîl et de Sokhna Aida Seck Il débute ses études coraniques chez Serigne Mamoune Ndiaye où il apprend simultanément le Coran et les sciences arabo-islamiques, de 1952 à 1967.
Jamîl, à l’image de son grand-père, a fréquenté l’école française. A Saint- Louis, il s’inscrit à l’école primaire Brière de l’Isle, puis aux lycées Faidherbe et Charles de Gaule. Le baccalauréat en poche, l’université Cheikh Anta Diop de Dakar lui ouvre ses portes, il y passera une année 1967-1968. L’année suivante, il débarque à Paris, s’inscrit à la Sorbonne, de 1968 à 1970. Chemin faisant, il fréquente l’école polytechnique de Londres, de 1977 à 1980. Ses études terminées, Jamîl fera une carrière remarquable dans le domaine de la finance islamique. Un banquier émérite et un guide religieux au caractère déterminé.
Très engagé dans la lutte pour la protection des principes démocratiques et des droits fondamentaux de l’homme, Jamîl entre dans la politique pour montrer à l’opinion que rien ne sépare la religion de la politique.[1]
Khalife de son père depuis 1993 et de son grand-père depuis 2020, date du rappel à Dieu de Papa Malick SY, Mouhamadou Mansour SY Jamîl est très dynamique dans la vulgarisation du patrimoine intellectuel et culturel de Tivaouane.
Ainsi, a-t-il construit, pour ne pas échapper à son temps, un institut islamique à Fass chez son père, un complexe multifonctionnel très dynamique dans la mémorisation du Coran et les activités culturelles, sociales et religieuses.
Très engagé dans la formation d’un type de citoyen nouveau, imbu de ses devoirs et droits envers la société et responsable de ses actes devant Dieu, Jamîl est à la tête de l’union des Dâ-iras Tidianes du Sénégal et de la fondation Seydi Jamîl pour parachever ce dynamisme d’un citoyen responsable.
A l’image de son arrière-grand-père EL Hadji Malick SY, Jamîl est un féru de lecture et de rédaction. Ce complexe abrite une bibliothèque personnelle où il se délecte des théories des grands penseurs du monde arabe et occidental. Il est signataire de beaucoup d’articles en arabe, en anglais et en français.
Très ouvert, très tolérant et très engagé pour le dialogue des cultures et des religions, il est réélu co-président à la 10è assemblée du conseil mondial des religions pour la paix, du 20 au 23 août 2019, en Allemagne.
Polyglotte, il parle l’arabe, l’anglais et le français. Une tête bien faite ! Rien de curieux pour qui connait la place du savoir dans l’héritage de son aïeul qu’il entend toujours défendre et perpétuer.
[1] Il est le président du Parti politique : Bess Du Niak.