Née en 1909 à NGuick
Deces le lundi 2 juillet 1990
De son vrai nom Abdallah Ibn Abbas, il est plus connu sous l'appellation de Serigne Abbas, fils du grand érudit Serigne Mayoro Sall, descendant de la grande noblesse toucouleur et Wolof, et de Sokhna Fatimata Wade. Il naquit en 1909 à NGuick, village situé à 4 km de Sakal dans la région de Louga. Ses humanités coraniques achevées, le jeune Abbas s'est abreuvé à toutes les sciences islamiques de la région du NDjambour et à Saint-Louis. Par la suite, il s'est intéressé à l'enseignement et a été agriculteur de profession.
A bas âge, c’est-à-dire, en 1918, le jeune Abass Sall débuta son apprentissage du Saint Coran avec un talibé de son illustre père, le nommé Serigne Alioune Dia. Il s’était distingué par une intelligence vive. En 1923, son père fut rappelé à Dieu. Il poursuit son éducation à Rooy Dièye, chez Serigne Alioune Dièye. Il fréquenta, ensuite, plusieurs grands érudits comme Serigne Omar Diop de Njedj, Serigne Abdou Samb de Thiambène. Auprès de ces grands maîtres coraniques, il s’abreuva de beaucoup de livres de jurisprudence islamique. Serigne Sandjéry Diop de Keur Massar Diop lui avait appris la grammaire.
Une soif de savoir inextinguible
Selon son petit-fils Cheikh Mouhamadou Mansour Gaye, écrivain-essayiste et spécialiste en Communication, « Serigne Abass a sacrifié toute sa vie pour servir l’Islam. Il a amorcé sa formation islamique chez Birahim Diop de Saint-Louis qui lui apprit aussi la grammaire, la rhétorique, la logique, l’exégèse coranique et la méthodologie juridique. Il a aussi appris la science du miraas (organisation de l’héritage) auprès d’Ahmadou Ndiaye Ndiak », relate l’auteur de « El Hadji Djily Mbaye : la saga d’un sage milliardaire » et de « Facebook, quand tu nous tiens ». Selon toujours Cheikh Mansour Gaye, Serigne Abass Sall a également suivi des cours de pédagogie auprès de El Hadji Seydou Nourou Tall.
Serigne Abbas Sall était et le Khalife des tidianes dans son Njambur natal. Comme son père Mame Mayoro Sall était un muqaddam émérite d’El Hadji Malick Sy, il vouait aux autorités de Tivaouane estime et affection. Serigne Mansour Sy lui avait accordé une grande audience dans son domaine religieux. Serigne Abass considérait son promotionnaire Abdul Aziz Sy comme son meilleur coéquipier : il le surnommait Al Faarissul Maidane (Le Héros de la gloire). Au cours de la célébration du Maoloud en 1950, le Khalif de Tivaoune entouré d’un groupe de disciples aurait fait ces propos élogieux à l’endroit de Serigne Abass Sall : « Regardez bien cet homme et félicitez-le, car aujourd’hui, si on incendiait tous les manuels de sciences islamiques, je vous assure qu’il serait en mesure de tout reconstituer ». Serigne Babacar Sy exposait ainsi au grand jour la confiance grandissante et l’estime qu’il vouait au mouqaddam de Louga. D’après un témoignage d’Amadou Diané Samb recueilli le 24 / 01 / 1997, le khalif de Tivaouane aurait laissé entendre qu’Ibn Abass Sall était le muqaddam le plus apte à voler de ces propres ailes».
Refusant toujours de se clamer, Serigne Abass s’autoproclamait éveilleur des consciences. « Mane daal yéété kat laa », disait-il… ! C’est surtout le qualificatif de “At Tidjany” (le Tidjiane) qui le rendait en extase. Ibn Abbass Sall At-Tidjany était un homme attrayant. Son élégance, son vitiligo étaient captivants. Il y ajoute un charisme et une probité qui sied aux dignes hommes de Dieu. La moindre circonstance pouvait être matière à réflexion et il savait percevoir à travers toutes choses des réalités supérieures. Sa personne et sa vie tout entière étaient enseignements. Mettant en pratique tout ce qu’il enseignait, il était véritablement un exemple à l’acte. Cheikh Ahmed Tidiane Gaye, son fils spirituel, précisait toujours que Serigne Abass ne demandait jamais à son disciple s’il avait effectué la prière à la mosquée, mais lui disait plutôt : « Toi, je ne t ai pas vu à la prière du matin».
Serigne Abass Sall fut un homme d’une dimension spirituelle insondable. Toute sa vie durant, le natif de Nguick (Louga) n’avait eu de cesse d’œuvrer pour la propagation de l’Islam. Ce qui fait que son nom figure et figurera à jamais dans le livre d’or des grands hommes de Dieu, ces soldats de la foi connus et reconnus au Sénégal, en Afrique et, partout, dans le monde.
Ces deux articles sur les parents de Cheikh Abass ont été extraits de la mémoire de Maitrise de Mame Doudou Kane (Serigne Abass Sall (1909-1990) : Vie et œuvre d’une figure de proue de la tidjaniya Sénégambienne, UCAD).
Un peu sur Serigne Mayoro Sall
Serigne Mayoro Sall est l’un des lieutenants de El Hadji Malick qui jouissait d’une grande renommée au Njambur […] Les témoignages s’accordent à dire que Mayoro Sall s’était décidé à quitter Ndia sur une recommandation du prophète de l’islam qui lui aurait conseillé (en rêve) d’entamer des études supérieures islamiques. Pour s’exécuter, il choisit alors d’aller s’instruire à Thiouranguene, un village du Kajoor à proximité de Thilmaxa, auprès d’un célèbre érudit nommé Massamba Diéry Dieng.
Après quatre années d’études, il acheva les manuels de fiqh (jurisprudence) et se spécialisa dans l’étude des questions liées à la gestion des patrimoines, notamment le miraas ou répartition des héritages.
Son maitre satisfait lui aurait demandé, au terme de sa formation, de lui amener une botte d’arachide. L’étudiant apporta une grosse botte qui impressionna son maître à qui on attribua cette exclamation : « Oh ! Vaillant homme, lui dit-il, je te félicite après t’avoir transmis tous les savoirs à ma disposition. Maintenant, tu peux retourner à Ndia tout en sachant que tu n’auras plus de corvée à faire le reste de ta vie ».
À partir de ce jour, Mayoro Sall choisit d’enseigner la science du miraas dans les villages du Kajoor en traitant dans leur place publique les différents cas qui pouvaient arriver les familles endeuillées. Ainsi, réussissait-il à accroitre la curiosité intellectuelle des uns et des autres pour cette matière aussi complexe qu’il avait si bien maitrisée. Cette activité pédagogique lui donna une bonne réputation auprès des Njambur-Njambur.
Un peu de SOKHNA FATOU WADE
Sokhna Fatoumata Wade, fille d’El Hadji Ahmadou Wade, était une femme réputée par sa grande piété, son dévouement et sa constance dans sa vie religieuse, conjugale et familiale. […] Elle était réputée pour son grand amour pour le prophète Muhammad (PSL) ; ce qui la poussait à faire quotidiennement vingt mille Salatul Faatihi ou prière ouvrante.